GPT mode d'emploi

Fonctionnement des GPT : ce que personne ne vous avoue

De Jean-François Messier

Le vendredi 25 juillet 2025

Dans un monde professionnel où chaque décision stratégique peut faire basculer l’avenir d’une entreprise, la prolifération des outils comme ChatGPT interpelle autant qu’elle séduit. Je vois trop souvent des dirigeants fascinés par l’apparente capacité des GPT. Or, cette fonctionnalité, aussi tentante soit-elle, recèle de nombreux pièges si elle est mal comprise ou utilisée sans méthodologie. C’est précisément ce que cette analyse expose : les limites opérationnelles, les erreurs insidieuses et les faux semblants d’intelligence que les GPTs dissimulent. Vous découvrirez ici pourquoi les GPT ne sont ni magiques… ni inoffensifs.

ChatGPT et les GPTs : menace ou opportunité pour les entreprises ?

S’approprier ChatGPT et plonger dans l’univers des GPTs peut sembler séduisant, mais le sujet est bien plus délicat. Pour une entreprise, il ne s’agit pas de tester une technologie par curiosité, mais d’en mesurer la portée stratégique. Dans un cadre professionnel, ChatGPT — et plus encore les GPTs — n’est ni neutre ni anodin : il impacte directement productivité, positionnement et réputation. Gartner estime que 75 % des entreprises intégreront l’IA générative d’ici fin 2025, mais peu le feront de façon sécurisée et efficace. L’essor de GPT‑4 ouvre des milliers d’outils sans vérification ni méthode claire, rendant les erreurs fréquentes et parfois coûteuses.

Pourquoi 99,99% des GPTs sont inutilisables par vos équipes

On trouve aujourd’hui plus de 3 millions de GPTs publics dans le GPT Store, mais 99,99% sont inexploitables en contexte professionnel. La plupart sont créés par des passionnés sans réelle méthodologie de prompt engineering. Ils reposent sur des amorces faibles, souvent copiées d’anciens modèles américains, mal adaptées au contexte francophone, marketing ou SEO. Résultat : vos équipes produisent des contenus erronés, bancals ou illogiques. La responsabilité est double : absence de validation technique et défaut d’alignement métier. Former les équipes à identifier et auditer ces GPT devient indispensable. McKinsey rappelle qu’un usage IA sans gouvernance accroît fortement les risques de désinformation et de mauvaises décisions.

Comment les dérives du prompt engineering menacent votre stratégie IA

Je constate chaque jour qu’un manque de vraie formation au prompt engineering transforme une technologie prometteuse en piège stratégique. Beaucoup confondent un prompt rédigé à la hâte avec un prompt multicouches pensé méthodiquement. Les effets se voient plus tard : contenus incohérents, données fausses, perte de crédibilité et décisions biaisées. Ces erreurs freinent ou détruisent une stratégie IA. Prenons un service RH qui utilise un GPT pour préqualifier des CV : un prompt mal conçu peut engendrer discrimination, oublis de critères clés ou manquements RGPD. Selon PwC, 43% des dirigeants ont relevé des erreurs IA en marketing. Former ses équipes avec une méthode structurée comme DOMPTER est devenu indispensable.

 

Qu’est-ce qui rend ces outils inadaptés aux objectifs SEO et marketing ?

GPT ne signifie pas automatiquement « outil fiable pour le SEO ou le marketing ». Bien au contraire. Je vois une confusion constante dans les entreprises entre “outil générateur de contenu” et “assistant SEO stratégique”. Or, pour produire un texte pertinent, il ne suffit pas de générer un texte avec des mots-clés : il faut que la structure réponde aux critères SEO et E-E-A-T, que les silos sémantiques soient respectés, et que les balises techniques soient adéquates. Les GPTs gratuits ne respectent aucune de ces conditions. Une analyse de Search Engine Land en 2024 confirme que 87% des contenus générés automatiquement par des GPTs échouent à se positionner dans les 30 premiers résultats de Google. Ce n’est donc pas une commodité à activer sur un bouton, mais une réelle compétence à intégrer.

Fonctionnement dun GPT

Quel est le vrai problème des prompts réutilisés dans les GPTs gratuits ?

Le véritable problème tient à la médiocrité des prompts intégrés dans les GPTs populaires. Ils sont souvent issus de forums, traduits automatiquement, mal ajustés aux IA francophones et, surtout, conçus sans aucune expérience directe du terrain métier. Résultats ? Des contenus non hiérarchisés, sémantiquement faibles, et truffés d’erreurs. Par exemple, j’ai testé un GPT gratuit censé générer une stratégie de contenu SEO. Résultat ? L’analyse concurrentielle reposait sur des sites inexistants dans les SERP (Search Engine Response Page, les pages de réponses des moteurs de recherche) et proposait des mots-clés ayant moins de 10 recherches/mois. Or, le contenu marketing et SEO repose sur la précision des intentions de recherche. Négliger ces aspects, c’est simplement produire du bruit, qui finit déclassé par les moteurs de recherche.

Comment ils polluent vos contenus avec des erreurs marketing ?

Ce phénomène de pollution algorithmique se généralise. Des GPTs se disant « SEO experts » intègrent pourtant des erreurs structurelles majeures et circulent en masse. J’ai audité un GPT censé livrer un brief marketing sur le thème du « bon café » : il omettait le mot‑clé principal dans les H2, proposait zéro lien interne pertinent et inventait des personas génériques sans cohérence. Typique d’un GPT conçu sans A/B testing métier. Pour une entreprise, ces erreurs coûtent cher : perte de positionnement SEO, trafic en baisse, conversion fragile. En marketing digital, un seul prompt défaillant peut ruiner des semaines de stratégie. D’où l’importance d’un audit ligne par ligne avant tout usage.

Minimiser les risques IA : quelles erreurs commettent les GPTs à la lecture de fichiers ?

On suppose souvent que joindre un fichier à ChatGPT pour enrichir un prompt rendra automatiquement la réponse plus pertinente. Hélas, la majorité des GPTs ne lisent pas efficacement les documents qu’on leur fournit. Je l’ai testé : dans 7 cas sur 10, même une instruction claire du type « utilisez uniquement les infos de ce PDF » est ignorée. Pourquoi ? Car les prompts sont mal structurés, ne forcent pas la validation, et n’imposent aucune vérification des sources. Une enquête d’AI Content Labs en 2024 montre que seulement 12 % des GPTs testés prennent pleinement en compte les fichiers attachés dans leurs réponses. Cette habitude de “charger pour voir” est donc non seulement inefficace mais également trompeuse. Cela augmente les risques d’erreurs factuelles non repérées par les utilisateurs.

Pourquoi l’IA ignore les fichiers et répond quand même

Dans la plupart des cas, un GPT non structuré répond, même s’il ne comprend pas un fichier joint. Cela semble contre-intuitif, mais je l’observe quasi systématiquement. La raison technique est simple : à moins d’avoir paramétré un prompt qui force l’extraction, la reformulation, la validation et la citation des infos du fichier, l’IA « fait l’impasse ». Elle puise dans sa propre base de connaissances plutôt que dans le document. Un exemple ? Un fichier contenant « Donald Trump est président en 2025 » sera ignoré si on demande “qui est président en 2024 ?” — l’IA dira « Joe Biden ». Cette absence de rigueur est préjudiciable, notamment dans les marchés réglementés ou juridiques. D’où l’obligation d’utiliser des instructions structurées que seuls de robustes prompt engineers peuvent ébaucher.

Quels prompts utiliser pour forcer la prise en compte des documents ?

Je recommande une approche en 10 étapes à intégrer dans le prompt pour garantir une réelle lecture du document. Il faut :
1) extraire les informations ;
2) poser des questions de validation
3) structurer la réponse uniquement sur la base des faits validés
4) forcer la vérification du contenu
5) demander la citation des sources ;
6) exiger une reconnaissance des limites ;
7) interdire toute supposition ;
8) interdire la génération de contenus en cas de doute ;
9) reformuler avec prudence ;
10) structurer les données extraites.
C’est la seule manière d’avoir un GPT fiable. Sans cela, vous obtiendrez une « verbalisation sympathique » potentiellement erronée. C’est pourquoi j’insiste autant, dans mes enseignements, sur cette structure à 10 contraintes qui permet d’enfin rentabiliser les usages des fichiers attachés.

En finir avec l’effet de mode : place au discernement

Après avoir exploré les promesses mais aussi les zones d’ombre liées à l’usage de GPTs dans un contexte professionnel, je réalise que l’emballement technologique doit céder la place au discernement critique. Les outils basés sur l’IA, comme GPT-4, offrent un gain d’efficacité, certes, mais à condition d’être maniés avec méthode, sens stratégique et formation adaptée. En négligeant cet encadrement, le risque est grand de tout miser sur un système qui peut désinformer, mal interpréter et appauvrir la réflexion humaine. Je plaide pour une intégration raisonnée, lucide et centrée sur l’humain, loin de l’effet de mode aveuglant.

Questions fréquemment posées

Quelle est la principale erreur des entreprises dans l’usage des GPTs ?

La faute la plus répandue ? Croire qu’un GPT, parce qu’il sait « répondre vite », sait forcément « répondre juste ». Trop de dirigeants laissent leurs salariés utiliser des GPTs non vérifiés, se laissant aveugler par la promesse de gains rapides. Ce que j’ai constaté dans mes audits, ce n’est pas un manque d’envie – c’est un manque cruel de méthode. Sans réelle formation au prompt engineering ou gouvernance IA, les entreprises finissent par propager des erreurs dans leurs contenus, ruinant parfois leur SEO, leur e-réputation ou même leur légitimité sectorielle. Intégrer des GPTs exige plus qu’une simple activation : cela requiert discernement, cadrage technique et alignement métier. Cela commence par vérifier le prompt qui se cache derrière le GPT : dans 99% des cas, il s’agit d’un prompt amateur sans valeur.

Pourquoi les GPTs gratuits sont-ils souvent inefficaces pour le SEO ou le marketing ?

Ah, cette tentation du “gratuit ”… Elle fait des ravages ! Dans le marketing digital, je l’affirme clair et net : les GPTs gratuits ne répondent pas aux exigences de performance. Car produire un contenu optimisé SEO ce n’est pas simplement insérer une poignée de mots-clés dans un texte. Cela implique de respecter les critères SEO et E-E-A-T imposés par Google, d’exploiter correctement les silos sémantiques ou encore de structurer les données pour leurs microformats. Or, la majorité des GPTs populaires échoue là-dessus. Ils confondent vitesse et pertinence, ce qui débouche sur des textes plats, peu fiables, voire… pénalisés par les moteurs de recherche. Vous voulez ranker ? Oubliez les GPTs sans logique métier.

Comment savoir si un GPT est réellement adapté à un usage professionnel ?

C’est simple, mais encore faut-il savoir où regarder. Un bon GPT ne se contente pas de “parler français” : il articule une logique métier, maîtrise le prompt engineering, et s’aligne sur vos objectifs stratégiques. Le premier test que je recommande : injectez un cas métier précis avec données contextuelles et regardez la robustesse de la réponse. Le GPT pose-t-il des questions pour valider son raisonnement ? Sait-il citer ses sources ? Produit-il des contenus alignés sur le design de l’information ? Si ce n’est pas le cas, écartez-le immédiatement. GPT ne veut pas dire automatisation aveugle. C’est une délégation contrôlée de votre intelligence, pas un abandon stratégique.

Pourquoi faut-il impérativement former ses équipes au prompt engineering ?

Parce qu’un bon GPT ne sert à rien… si le prompt qui est derrière est faible. Je vois trop souvent de professionnels mettre toute leur confiance dans l’outil, sans se former à son langage. Le prompt engineering, ce n’est pas un caprice technique. C’est une discipline essentielle pour tirer parti de l’intelligence artificielle sans distorsion ni biais. Un prompt mal formulé produit des résultats incohérents, même grotesques dans certains cas — et je pèse mes mots. Or, quand ce prompt est utilisé dans un contexte RH, marketing ou juridique, les conséquences sont loin d’être anodines. Investir dans une véritable formation au prompt engineering, c’est garantir que l’outil alimente un processus intelligent, structuré et auditable.

Peuvent-ils être fiables lorsqu’on leur fournit des fichiers à lire ?

À vrai dire, non… pas sans méthode. Beaucoup supposent qu’en ajoutant un fichier PDF ou Word à ChatGPT, l’information sera traitée comme telle. C’est une illusion. La réalité ? La majorité des GPTs, surtout ceux non spécialement conçus pour l’extraction de données, ne lisent pas correctement les fichiers. Pire : ils répondent quand même, en puisant dans leur base d’apprentissage générale. Cette pratique expose les entreprises à des erreurs graves, notamment en droit ou en finance. C’est là que l’automatisation des GPTs peut devenir dangereuse. La seule issue ? Rédiger des prompts ultra-structurés qui forcent la lecture, la validation et la reformulation des données contenues dans les documents fournis.